Gardens are not only places of recreation and pleasure in which a society celebrates a certain form of nature design. They have also always been settings and expressions of aesthetic, political, and philosophical views.
In the age of absolutist rule, the ornamental and geo metric landscape garden in Europe was an image of the order that the monarch raised to the standard of his political activity. In France, Versailles became the matrix of all royal gardens. Here, nature became part of a higher principle that embodied a clear central-perspective authority. Then, in the 18th and especially in the 19th century, the English landscape gardens followed a different model of design in which principles of freedom and harmony are reflected in dialogue with nature. But garden art is a universal phenomenon, and other forms of landscape design have developed in Asia. The best known type is certainly the Japanese rock garden, or Zen garden, such as Ryoanji in Kyoto, which was visited by John Cage in the 1960s and inspired him to a series of famous drawings.
I NEVER PROMISED YOU A STONE GARDEN, the cur rent collaboration by Veronique Devoldère and Didier Clain, is at the same time research, a performative field and a dialogue not only between two different artistic idioms but also between the media of drawing and sculpture. Starting from the idea of the garden as a sphere of contact between nature and design, the artists have created an experimental space that allows visitors to experience the encounter with the material and its polyvalent historical and cultural charge.
One encounters stones as found objects on which drawings can be seen. Casts of stones and marked objects made of clay that look like fragments of a larger drawing. Relics of a culture whose languages are no longer understood. Ciphers scratched into the clay. Micro and macrocosm intertwine here. The garden as a symbol of a changing natural order, but also as a philosophical space of reflection that repeatedly raises the question of standpoint and perspective. In this experimental arrangement, in which Western and Eastern principles meet, the stone is not merely an object, it itself becomes the material for signs, the real as well as the artificially fabricated. Gardens are always nature and artificial nature in equal measure. The drawings, the collective as well as the individual, appear as time memories in which the different ordering principles of the garden are questioned again and again through the processes of erasing and reworking. The stone is circled and seems to dissolve into an ephemeral ruler. The exhibition also plays with questions of taxonomy and categorisation. What we see is an alphabet of stones that invites poetic readings.
Les jardins ne sont pas seulement des lieux de récréation et de plaisir dans lesquels une société célèbre une certaine forme de conception de la nature. Ils ont également toujours été le cadre et l’expression d’opinions esthétiques, politiques et philosophiques.
À l’époque de l’absolutisme, le jardin paysager orne mental et géométrique en Europe était une image de l’ordre que le monarque élevait au rang de son activité politique. En France, Versailles devient la matrice de tous les jardins royaux. La nature y est intégrée à un principe supérieur qui incarne une autorité centrale claire. Ensuite, au XVIIIe et surtout au XIXe siècle, les jardins paysagers anglais ont suivi un modèle de conception différent dans lequel les principes de liberté et d’harmonie se reflètent dans le dialogue avec la nature. Mais l’art des jardins est un phénomène universel et d’autres formes d’aménagement paysager se sont développées en Asie. Le type le plus connu est certainement le jardin de pierre japonais, ou jardin zen, comme le «Ryoanji» à Kyoto, qui a été visité par John Cage dans les années 1960 et lui a inspiré une série de dessins célèbres.
I NEVER PROMISED YOU A STONE GARDEN, la collaboration actuelle de Véronique Devoldère et Didier Clain, est à la fois une recherche, un champ performa tif et un dialogue non seulement entre deux idiomes artistiques différents, mais aussi entre les médias du dessin et de la sculpture. Partant de l’idée que le jardin est une sphère de contact entre la nature et le design, les artistes ont créé un espace expérimental qui per met aux visiteurs de faire l’expérience de la rencontre avec le matériau et sa charge historique et culturelle polyvalente.
On rencontre des pierres comme des objets trouvés sur lesquels on peut voir des dessins. Des moulages de pierres et des objets marqués en argile qui res semblent à des fragments d’un dessin plus grand. Des vestiges d’une culture dont les langues ne sont plus comprises. Chiffres gravés dans l’argile. Micro et macrocosme s’entremêlent ici. Le jardin comme symbole d’un ordre naturel changeant, mais aussi comme espace de réflexion philosophique qui pose à plusieurs reprises la question du point de vue et de la perspective. Dans ce dispositif expérimental, où se rencontrent les principes occidentaux et orientaux, la pierre n’est pas seulement un objet, elle devient elle-même le matériau des signes, du réel comme de l’artificiel. Les jardins sont toujours à la fois nature et nature artificielle. Les dessins, tant collectifs qu’individuels, apparaissent comme des mémoires temporelles dans lesquelles les différents principes d’ordonnance ment du jardin sont remis en question à chaque fois par des processus d’effacement et de recouvrement. La pierre est encerclée et semble se dissoudre dans une règle éphémère. L’exposition joue également avec les questions de taxonomie et de catégorisation. Ce que nous voyons est un alphabet de pierres qui invite à des lectures poétiques.